Niger, March 2020 (French version)
La troisième Semaine de travail sur la révision de la Stratégie Nationale de Développement du riz au Niger
Le riz constitue la troisième céréale après le mil et le sorgho tant du point de vue de la superficie que de la production, néanmoins la production locale joue un rôle assez réduit dans l’approvisionnement en céréales du pays (2% de la production céréalière nationale de 2018). Par contre la consommation de riz au Niger est passé de 18 kg/an/habitant (période 2010-2017) à 20,4 kg/an/habitant à partir de 2018, ce qui fait varier le besoin en riz de 257 434 tonnes en 2010 à 435 150 tonnes en 2018 (soit une progression moyenne de 22 215 tonnes/an). Pour faire face aux besoins de plus en plus accrus du riz, le Niger fait recours à l’importation. Ainsi, les importations en riz ont évolué de 144 000 tonnes en 2010 à 526 000 tonnes en 2018. Face à cette situation de dépendance en riz, le Niger ne peut que redynamiser la filière sur toute sa chaine de valeur afin de ramener ces sorties de devises à la situation normale. Pour se faire, les hautes autorités ont décidé d’accélérer le rythme du secteur afin de parvenir à l’autosuffisance en 2023 et de libérer un stock de sécurité d’ici 2030.
Pour inverser cette tendance, le Niger envisage de réviser sa stratégie rizicole afin de permettre au pays de devenir autosuffisant en riz en 2023. C’est dans ce contexte que s’est déroulée la troisième semaine de travail consacrée à la finalisation du projet de stratégie nationale de développement rizicole (tenue du 16 au 20 Mars 2020).
Présidé par Conseiller Technique du Haut Commissaire de l’initiative 3N, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs des maillons de la chaîne de valeur du riz au Niger. L’objectif de l’atelier était à la fois de poursuivre l’élaboration de la nouvelle stratégie de riz et de recenser les projets et programmes en cours dans la filière riz.
Résultats clés / Résultat.
En termes de résultats, il convient de noter que les participants ont élaboré le projet de stratégie pour le riz, qui constitue le cadre de référence pour toutes les interventions publiques en faveur du développement du secteur du riz. Son élaboration a suivi une approche participative impliquant tous les acteurs clés.
Dans le projet de SNDR révisé il a été retenu comme objectif général « de contribuer à moyen terme à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité afin de répondre long terme aux besoins et exigences des consommateurs et exporter sur les marchés sous régional et international ». De manière spécifique, il s’agira de : (i) Accroitre la production et la productivité du riz ; (ii) Promouvoir la transformation, la commercialisation et la compétitivité du riz local et (iii) Améliorer l’environnement institutionnel et les capacités techniques et organisationnelles des acteurs.
Pour y arriver, il est retenu de moderniser et d’intensifier les systèmes de production afin de produire 900 000 tonnes de paddy en 2023 et 1 520 000 tonnes de paddy en 2030. Se faisant, il sera procédé à la réhabilitation de 19 000 ha d’aménagement actuel, à la réalisation de près de 50 000 ha nouveaux d’aménagements et à l’amélioration des intrants pour la production mais également à la modernisation et au renforcement des unités de transformations. A cela s’ajoute l’accès le renforcement des capacités des acteurs et l’amélioration des de l’accès aux intrants afin de respecter les normes agronomiques.
Il ressort des projections que si la stratégie en cours d’élaboration n’était pas mise en œuvre le déficit en riz représenterait 445 000 tonnes en 2023 soit près de 250 milliards de FCFA et que ce déficit ira s’accroissant pour atteindre un niveau de 648 000 tonnes pour près de 350 milliards de FCFA en 2030. Par contre si la nouvelle génération est mise en œuvre, le Niger pourrait atteindre l’autosuffisance en riz en 2023 et avoir un stock de sécurité de 39 358 tonnes en 2023 et de 248 700 tonnes en 2030.
La mise en œuvre de la stratégie nécessitera un investissement estimé à 1,182 milliards de FCFA et aura des impacts sur le développement socio-économique du pays. À cet égard, on notera une augmentation de la couverture des besoins de consommation de riz d’environ 133% d’ici 2030 et une amélioration de la balance commerciale. En outre, le secteur privé sera fortement impliqué et de nouveaux emplois seront créés dans le secteur, au bénéfice des jeunes et des femmes.
La stratégie adoptée pour la durabilité des actions mises en œuvre repose principalement sur une amorce des investissements de bases par le Gouvernement, une facilitation d’accès aux intrants et une plus grande implication du secteur privé et des producteurs notamment à travers une agriculture contractuelle.
Par ailleurs, il ressort que de nombreuses initiatives (40 projets) sont en cours ou en cours d’élaboration, ce qui permettra la mise en œuvre rapide de la nouvelle stratégie. A cela s’ajoute l’élaboration d’un programme spéciale pour la promotion de la riziculture devant permettre d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2023, correspondant ainsi à la mise en œuvre de la première phase de la stratégie.
Avec ces premières projections, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser le document en Juin 2020. À cette fin, après les commentaires techniques, un atelier de validation sera organisé.