Madagascar, August 2024 (French version)
Revue annuelle du secteur rizicole à Madagascar (RASRM)
Suivi de la Stratégie de développement du riz à Madagascar (SNDR): Progrès, défis et perspectives
La première revue annuelle du secteur rizicole de Madagascar (RASRM), tenue le 14 août 2024 à Antananarivo, Madagascar, a marqué un moment crucial dans les efforts du pays pour renforcer sa SNDR3. Cet événement, organisé par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MINAE) avec le soutien de la Coalition pour le Développement du Riz en Afrique (CARD), a réuni un groupe diversifié de parties prenantes, y compris des responsables gouvernementaux, des partenaires au développement, des chercheurs et des représentants du secteur privé. La réunion a servi de plateforme essentielle pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la SNDR 3, identifier les défis et tracer une voie à suivre pour le secteur rizicole malgache.
Un rassemblement crucial face à des défis persistants
La tenue de la RASRM était particulièrement significative, alors que Madagascar continue de lutter contre un déficit persistant de production rizicole. Malgré des augmentations progressives de la production, le pays reste loin d’atteindre ses objectifs de production pour 2024. Ce déficit menace non seulement la sécurité alimentaire, mais met également en lumière les problèmes structurels sous-jacents dans la chaîne de valeur du riz.
Dans ses remarques d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, RATOHIARIJAONA R. Suzelin, a souligné ces défis. Il a appelé à l’élaboration de solutions concrètes et réalistes, insistant sur le fait que le succès de la SNDR 3 dépend de l’engagement et de la participation active de toutes les parties prenantes. Cet appel à l’action a été un thème récurrent tout au long de la réunion, mettant en évidence la nécessité d’une approche coordonnée et stratégique pour surmonter les obstacles auxquels est confronté le secteur rizicole.
L’importance de l’engagement des parties prenantes
L’un des principaux enseignements de la réunion a été l’importance d’une participation inclusive. L’atelier a réuni un mélange diversifié de participants : producteurs, partenaires au développement, projets, chercheurs, fonctionnaires ; toutes les parties prenantes impliquées dans la chaîne de valeur du riz étaient représentées, ce qui est crucial pour la mise en œuvre réussie de la SNDR 3. Il a été recommandé de partager les résultats de l’atelier lors de réunions de suivi avec les bailleurs afin de poursuivre le plaidoyer, d’éviter les redondances et de maximiser l’impact.
Préparer le terrain pour les initiatives futures
Les présentations lors de la RASRM ont été essentielles pour jeter les bases des initiatives futures dans le cadre de la SNDR 3. Ces sessions ont fourni un aperçu complet des objectifs de la stratégie, des indicateurs de progrès et des notes conceptuelles clés pour les projets à venir. L’accent mis sur la collecte et l’analyse de données détaillées est particulièrement remarquable, car il souligne l’importance de la prise de décision fondée sur des preuves pour faire avancer la stratégie.
Cependant, les présentations ont également révélé des lacunes dans l’approche actuelle, en particulier en termes de précision des données et de l’intégration des activités du secteur privé. Combler ces lacunes sera crucial pour garantir que la stratégie soit non seulement bien conçue, mais aussi efficacement mise en œuvre.
Perspectives des bailleurs et coordination stratégique
Les perspectives fournies par les bailleurs lors de l’atelier étaient à la fois encourageantes et instructives. Leur reconnaissance de la RASRM comme une initiative inédite à Madagascar constituait une validation significative des efforts du MINAE. Cependant, leur appel à une meilleure coordination et à un partage d’informations souligne un problème plus large dans le travail de développement : la nécessité d’actions cohérentes et alignées entre toutes les parties prenantes.
Les bailleurs ont recommandé que les résultats de la RASRM soient présentés lors des prochaines réunions stratégiques avec les bailleurs pour s’assurer que toutes les parties soient sur la même niveau d’information.a Cet accent mis sur la transparence et la coordination est essentiel, car des efforts fragmentés peuvent conduire à des inefficacités et à des occasions manquées dans le processus de développement.
La voie à suivre : relever les défis et améliorer l’impact
À la clôture de la RASRM, les participants ont convenu de plusieurs actions clés pour faire avancer la SNDR 3. Celles-ci comprenaient la poursuite de la collecte de données, un engagement plus efficace des bailleurs et un renforcement de la participation des parties prenantes. Cependant, la réunion a également mis en lumière plusieurs défis qu’il faudra surmonter pour garantir le succès de la stratégie.
Parmi ces défis, la nécessité de renforcer les efforts de plaidoyer et de communication pour garantir la participation de toutes les parties prenantes pertinentes est primordiale. De plus, il est urgent d’améliorer la précision et la complétude de la collecte de données, notamment en impliquant les directions régionales et en intégrant les contributions du secteur privé.
Défis et progrès dans la production rizicole à Madagascar : principales conclusions et stratégies futures
L’augmentation de la production est principalement due à l’extension des terres cultivées, qui sont passées de 1 600 602 hectares en 2019 à 1 895 486 hectares en 2023. Cependant, les améliorations des rendements ont été modestes, passant de 2,6 à 2,7 tonnes par hectare sur la même période. Le riz irrigué domine la production nationale, représentant 89 % des terres cultivées et 83 % de la production totale. Malgré les dégâts causés par les cyclones en 2023, réduisant la superficie récoltée, le rendement a augmenté de 2,5 à 2,7 tonnes par hectare, entraînant une hausse de la production de 4 873 947 à 5 117 636 tonnes.
L’objectif de production de la SNDR 2 n’a pas été atteint, avec 4 232 042 tonnes produites contre un objectif de 7 747 904 tonnes en 2020. Entre 2022 et 2023, il y a eu une légère diminution de certains indicateurs clés, notamment la superficie récoltée, les quantités de semences résilientes produites localement et l’accès des petits producteurs aux services financiers. Cependant, il y a eu des augmentations dans la production de riz, les taux d’autosuffisance, les rendements et l’accès des petits producteurs à la formation technique et aux services de vulgarisation. Malgré une augmentation de l’autosuffisance de 78,84 % en 2022 à 87,3 % en 2023, Madagascar reste dépendant des importations pour répondre à la demande intérieure. Pour augmenter la production de riz, il est essentiel d’étendre les surfaces rizicoles irriguées et pluviales, et de renforcer les initiatives d’intensification, de vulgarisation et de mécanisation. La collaboration entre toutes les parties prenantes est cruciale pour atteindre les objectifs de la SNDR III (2022-2030).
Conclusion
La RASRM a donné le ton pour l’avenir, mais a également rappelé que la réalisation des objectifs de développement rizicole de Madagascar nécessitera des efforts soutenus et une collaboration étroite. En relevant les défis identifiés et en capitalisant sur les progrès réalisés, Madagascar peut se rapprocher d’un secteur rizicole plus robuste et durable, contribuant ainsi aux objectifs plus larges du pays en matière de sécurité alimentaire et de développement économique.