Newsletter, March 2025 (French version)

Riz : Ironie d’une spéculation qui est à la fois vulnérable au changement climatique et forte émettrice de GES

Le riz est l’une des cultures céréalières les plus importantes au monde et constitue un pilier de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays. Plus de la moitié de la population mondiale a recours au riz comme élément de base de leur alimentation.

Malgré son importance, de nombreuses études scientifiques ont confirmé sa vulnérabilité au changement climatique. Ainsi, les conclusions des différentes études renseignent sur le fait que la hausse des températures pourrait réduire la productivité du riz de près de 40 % d’ici 2100 ainsi que la production si des mesures d’adaptation ne sont pas mises en place. A titre d’illustration, selon une étude publiée en août 2021 dans Agronomy for Sustainable Development, sans adaptation des modes de production, les rendements de riz pluvial au Sénégal accuseraient une baisse de 50 % entre aujourd’hui et 2100 si l’on suit le scénario business as usual.

D’un autre côté, relevons le fait que le riz est également l’un des principaux facteurs contribuant au changement climatique puisqu’il est responsable, selon la FAO, de 9 à 11% des émissions mondiales de méthane et d’environ 1,5% des émissions de gaz à effet de serre ce qui représente un dilemme pour les décideurs à savoir comment satisfaire la demande en riz et en même temps baisser l’impact environnemental lié à la production et à l’achat du riz. D’où la question qui coule de source est de savoir quelles stratégies d’adaptation à mettre en place pour allier hausse de production et baisse de l’impact environnementale ?

Plusieurs solutions ont été préconisées au rang desquelles :

  • L’adaptation variétale qui consiste à choisir des variétés de riz plus résistantes à la chaleur et plus économes en eau ;
  • L’adaptation culturaledoit s’effectuer en parallèle de l’adaptation variétale et qui consiste à adopter de techniques d’intensification agroécologique, en particulier, celles qui permettent de lutter contre la sécheresse et d’améliorer la fertilité des sols : le paillage pour limiter l’évaporation, l’agroforesterie pour augmenter l’ombrage et diminuer le vent, ou encore les cultures associées pour diminuer les risques et optimiser l’utilisation des ressources du sol.
  • La promotion du Système de Riziculture Intensive(SRI) qui préconise un mode de gestion spécifique de la terre, des plants, de l’eau et des fertilisants durant la production de riz. Elle permet une réduction très significative des émissions de méthane tout en augmentant la productivité du riz à l’hectare. Les résultats sont surprenants : hausse de la productivité de 47%, réduction du besoin de semences de 90%, des besoins en eaux de 40%, et des coûts de production de près de 23%.

Réduise l’énergie grise liée à l’importation du riz par une bonne planification permet d’acheter uniquement les quantités nécessaires et d’éviter le gaspilla