Niger, March 2021 (French version)
L’atelier de la semaine de travail sur la finalisation et la validation de la SNDR II du Niger
Pour pallier les insuffisances dans la production agricole et faire face à la crise alimentaire de 2008, l’Etat du Niger en collaboration avec les partenaires au développement et les principaux acteurs de la filière riz, a mis en place des mesures hardies pour promouvoir la filière riz. C’est ainsi que la production de riz est passée de près de 86 000 tonnes en 2008 à 115 585 tonnes en 2018 soit une croissance moyenne annuelle de 3,1% due à la fois à une légère extension des superficies les quatre dernières années et à une amélioration des rendements. Cependant, malgré cette croissance enregistrée la production ne couvre que le sixième (1/6) des besoins annuels nationaux estimés à 435,150 tonnes de riz et ne représente que 27% de taux de réalisation des objectifs de la SNDR I.
Face à cette situation et conscient des atouts existants dans la filière, le Gouvernement, en appui avec le Secrétariat de la CARD, a eu à élaborer une nouvelle stratégie de développement de la riziculture tenant compte des leçons tirées de la mise en œuvre de la première stratégie.
C’est dans ce contexte que s’inscrit cet atelier de finalisation et de validation de la SNDR II. L’atelier s’est déroulé du 16 au 20 Mars 2021 et a été scindée en trois phases. Une première phase de finalisation de la SNDR II (du 16 au 18/03/2021), une seconde phase de validation de la SNDR II(le 19/03/2021) et une troisième phase d’intégration des observations issues de l’atelier de validation (le 20/03/2021). La première et troisième phases ont vu la participation de tous les membres du groupe de travail Riz du Niger et la deuxième phase a vu participation de tous les acteurs actifs dans la filière riz.
Principaux Résultats
Suite aux travaux, il a été élaboré une Stratégie Nationale de la Riziculture qui a pour objectif global « de contribuer à moyen terme, à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité afin de satisfaire à long terme les besoins et les exigences des consommateurs et d’exporter sur les marchés sous régional et international ».
Les objectifs spécifiques de la nouvelle SNDR sont : (i) d’accroitre la production et la productivité du riz ; (ii) de promouvoir la transformation, la commercialisation et la compétitivité du riz local et enfin (iii) d’améliorer l’environnement institutionnel et les capacités techniques et organisationnelles des acteurs.
Les objectifs quantitatifs de la stratégie sont de:
- passer d’une production de 127 861t en 2021 à 1 458 059 tonnes de paddy en 2030 soit respectivement en équivalent riz blanchi de 83 109 tonnes à 947 738 tonnes ;
- faire passer le rendement moyens du riz irrigué de 5,8 t/ha en 2021 à 8,4 t/ha en 2030 ;
- faire passer le rendement moyen du riz hors aménagements de 1,5 t/ha en 2021 à 4,5 t/ha en 2030 ;
- exploiter au moins 82 507 ha de superficies irriguées avec maîtrise totale d’eau à l’horizon 2030 ;
- exploiter 170 000 ha en hors aménagements à l’horizon 2030 ;
- relever le taux d’utilisation de semences certifiées à 100% sur les AHA et à 40% sur les hors aménagements à l’horizon 2030 ;
- porter le taux de mécanisation d’au moins 100% sur les AHA et 30% en hors aménagement à l’horizon 2030 ;
- renforcer les capacités de décorticage afin que 85% du paddy produit soit traité de manière convenable (industrielle et/ou semi industrielle) à l’horizon 2030 ;
- faire passer le nombre d’unités de décorticage industrielles de 7 en 2021 à 302 en 2030 et le nombre d’unités de décorticage artisanales de 135 en 2021 à 402 en 2030 ;
- faire passer le taux d’encadrement à au moins un agent pour 60 ha à l’horizon 2030 ;
- faire un recrutement de 348 nouveaux agents pour couvrir les besoins en personnel de tous les acteurs de la filière.
L’atteinte des objectifs de la stratégie se fera en deux (2) phases.
- La première phase, échéance 2021-2025: Elle consiste à consolider les acquis des politiques précédentes en matière de riz et à mettre en œuvre les mesures devant permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance. Concrètement, seront consolidés les acquis en matière de production à travers un appui pour porter la production du riz local sur une superficie totale de 198 507 ha (41% en irriguée et 59% en hors aménagements). Cet appui se traduira par la fourniture de 10 016 tonnes de semences améliorées, de 40 065 tonnes d’urée, de 40 065 tonnes de NPK, de 1,05 tonnes d’herbicides, de 16,82 tonnes de fongicides et de 992 535 tonnes de fumures organique. L’objectif recherché étant la couverture des besoins en riz, en 2025, à travers la production de 575 936 tonnes de riz blancs contre des estimés à 569 611 tonnes soit un surplus de 6 326 tonnes.
- La deuxième phase, échéance 2026-2030: Elle vise la mise en valeur de plus de 252 507 ha (33% en irriguée et 67% en hors aménagement). Pour ce faire, en plus des actions de la première phase il faudra apporter les quantités d’intrants ci-après : 1750 tonnes de semences améliorées, 7 000 tonnes d’urée et 7000 tonnes de NPK. Aussi un apport de 0,7 tonnes de fongicide et 2 tonnes d’herbicide. La production de riz atteindra près de 1 458 059 tonnes de paddy en 2030 soit 947 738 tonnes de riz net pour un besoin estimé à 689 693 tonnes. Cela correspond à une production supplémentaire de 258 045 tonnes de riz blanc.
Le coût de la stratégie est estimé à 426,3 milliards de FCFA dont 283,5 milliards pour la première phase (2021-2025,) et 142,8 milliards pour la deuxième phase (2026-2030). Les investissements requis étant énormes, la stratégie de financement s’articulera autour de la mobilisation des ressources internes et externes. A ce titre, il sera sollicité le budget national ainsi que le Partenariat Public Privé (PPP), les fonds communs, les conventions et accords de financement des projets/programmes, et les contributions des bénéficiaires.
Afin de procéder à l’endossement de la Stratégie par le Gouvernement, le document sera inscrit au titre des documents à examiner et valider dans les 100 premiers jours de l’exercice du nouveau Président de la République. Suite à cela, il sera procédé à l’organisation d’une semaine de travail pour l’élaboration des notes conceptuelles et à la recherche des ressources financières pour leur mise en œuvre.