Chad, August 2019 (French version)
La première Semaine de travail sur l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement de la riziculture au Tchad
Le riz constitue, au Tchad, la quatrième céréale après le blé, le maïs et le mil. Sa production a connu une croissance annuelle moyenne de 5% durant les dix dernières années Toutefois, malgré cette croissance, les changement d’habitudes alimentaires et l’urbanisation font que les besoins en riz deviennent de plus en plus important et la production locale n’arrive plus à satisfaire cette demande d’où le recours de plus en plus important à l’importation.
Le niveau de production en 2018 était de 260 000.tonnes contre un besoin de 460 000 tonnes soit un taux de couverture de près de 57%. Selon les dernière statistiques, le niveau de consommation per capita est de l’ordre de 31,4kg et la préférence est avant tout portée sur le riz local pour raison de son goût. Cette dynamique est d’autant plus importante qu’elle valorise d’une part les efforts du producteur et d’autre part génère des emplois et améliore le niveau de vie des populations en zones rurales.
Pour permettre au riz de jouer son rôle création de richesse en milieu rural, le Tchad se doit de redynamiser la filière sur toute sa chaine de valeur afin d’accroitre la productivité et la production de riz de qualité et compétitif. Pour se faire, les hautes autorités ont décidé d’accélérer le rythme du secteur afin de doubler le niveau de production de 2018 en 2025 et de parvenir à l’autosuffisance en riz et de libérer un stock de sécurité d’ici 2030.
C’est dans ce cadre que s’inscrit l’élaboration d’une stratégie rizicole afin de permettre au pays de devenir autosuffisant en riz en 2030. C’est dans ce contexte que s’est déroulée la première semaine de travail consacrée à l’élaboration de la stratégie nationale de développement rizicole (tenue du 07 au 09 Aout 2019).
Présidé par le Représentant du Directeur Général de l’Agriculture, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs des maillons de la chaîne de valeur du riz au Tchad. L’objectif de l’atelier était à la fois le lancement des activités d’appui CARD au Tchad et l’élaboration de la nouvelle stratégie de riz.
Résultats clés / Résultat.
En termes de résultats, il convient de noter que les participants ont procédé à un diagnostic de la filière et ont réfléchi sur les différents scénarii à mettre en place pour permettre au pays d’atteindre son objectif d’autosuffisance en riz. Ces actions sont les préalables de l’élaboration du projet de stratégie pour le riz, qui devra constituer le cadre de référence pour toutes les interventions publiques en faveur du développement du secteur du riz. Son élaboration a suivi une approche participative impliquant tous les acteurs clés.
Les premiers résultats ont montré qu’il était nécessaire de créer une unité qui serait responsable du secteur du riz et surtout d’atteindre des niveaux de production de près de 681 000 tonnes de paddy en 2025 et de 1 400 000 tonnes en 2030. Pour ce faire, Il sera nécessaire de réhabiliter 10 000 ha de périmètres irrigués et de mettre en place 20 000 ha de nouveaux périmètres irrigués. En outre, il faudra œuvrer à la modernisation et à l’intensification des systèmes de production grâce à l’utilisation d’intrants respectant les normes agronomiques.
Il ressort des projections que si la stratégie en cours d’élaboration n’était pas mise en œuvre, le déficit en riz s’élèverait à 260 000 tonnes en 2030 (près de 100 milliards de FCFA de facture d’importation). Mais si la nouvelle stratégie était mise en œuvre, le Tchad pourrait atteindre l’autosuffisance en riz en 2030 et disposer d’un stock de sécurité de 220 000 tonnes.
Les impacts et les coûts de la nouvelle stratégie sont en cours d’évaluation. Cependant, il convient de noter que la stratégie pourrait être basée sur les actions en cours, dont l’examen actuel a montré qu’il y avait environ 5 projets actifs dans le secteur du riz.
La stratégie retenue pour assurer une pleine implication de tous les acteurs est:
(i) le gouvernement se concentre sur son rôle régalien,
(ii) une plus grande implication du secteur privé dans la chaîne de valeur du riz et
(iii) une approche de la demande par le biais d’une contractualisation ces acteurs le long de la chaine de valeur riz.
Actuellement, de nombreuses initiatives (5 projets) sont en cours ce qui permettra la mise en œuvre rapide de la nouvelle stratégie.
Avec ces premières projections, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser le document en Juin 2020. À cette fin, après les commentaires techniques, une deuxième semaine de travail sera organisée pour la détermination du coût et l’élaboration d’un plan d’action.