Chad, October 2019 (French version)
Deuxième semaine de travail sur l’élaboration de la stratégie nationale de développement de la riziculture au Tchad
Au Tchad, le riz est la quatrième céréale après le blé, le maïs et le mil. Sa production a augmenté à un taux annuel moyen de 5% au cours des dix dernières années. Cependant, malgré cette croissance, l’évolution des habitudes alimentaires et l’urbanisation rendent la demande en riz de plus en plus importante et la production locale est plus susceptible de satisfaire cette demande, d’où l’utilisation croissante des importations.
C’est pour inverser cette tendance qu’il fût organisé au mois d’aout 2019 une première semaine de travail pour voir comment faire en sorte que le riz puisse jouer son rôle création de richesse et d’amélioration de la sécurité alimentaire. Après un diagnostic de la filière où les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces ont été identifiées, il a été organisé une seconde semaine de travail, du 07 au 11 octobre, dont l’objectif était d’élaborer une stratégie opérationnelle pour atteindre les objectifs retenus dans le cadre de la SNDR.
Présidé par le Directeur Général de l’Institut Tchadien de Recherche Agronomique (ITRAD), l’atelier a vu la participation des principaux acteurs des maillons de la chaîne de valeur du riz au Tchad.
Résultats clés / résultats
Les premiers résultats ont montré que le Tchad vise à atteindre une production de 1 400 000 tonnes de paddy en 2030, ce qui correspond à la satisfaction de la demande par la production locale et à l’obtention d’un excédent constituant un stock de sécurité. Les étapes pour y parvenir seront subdivisées en trois phases:
- Première phase, 2020-2021, dont l’objectif est de doubler le niveau de production de paddy par rapport à 2019. Pour ce faire, la stratégie consistera à consolider les acquis de la filière et à lancer la modernisation et l’intensification de la riziculture irriguée. Concrètement, il s’agira de développer 6 000 ha de nouveaux périmètres irrigués, de réhabiliter 12 000 ha d’anciens périmètres irrigués et de fournir 3 800 tonnes de semences certifiées, 12 000 tonnes de NPK et 6 200 tonnes d’urée. Ces actions devront permettre d’atteindre un niveau de production de 376 300 tonnes de paddy.
- Deuxième phase, 2022-2025, où l’objectif est de réduire le niveau des importations de riz des 2/3. Au cours de cette phase, la stratégie consistera à accélérer le rythme en vue de réduire la dépendance et de progresser vers l’autosuffisance alimentaire en riz. À cette fin, tous les anciens périmètres irrigués seront réhabilités et 12 000 hectares de nouveaux périmètres irrigués seront développés et la superficie de cultures pluviales sera étendue à 267 000 hectares. En outre, 5 000 tonnes de semences certifiées et 35 000 tonnes d’engrais seront mis à disposition des producteurs.
- Troisième phase, 2026 -2030, Cette phase correspond à la vitesse de croisière de la SNDR. Au cours de cette phase, l’objectif est de parvenir à l’autosuffisance et à la génération de surplus. En 2030, le niveau de production attendu sera de 1 440 000 tonnes de paddy, ce qui correspond à un excédent d’environ 220 000 tonnes de riz blanc. Atteindre ce niveau de production nécessite la promotion de la riziculture irriguée sur une superficie de 50 000 ha avec une intensité de culture de 1,4. Les quantités d’intrants qui devront être mis à la disposition des producteurs sont de l’ordre de 7 200 tonnes de semences certifiées, 35 000 tonnes d’engrais.
La stratégie adoptée pour assurer la pleine implication de tous les acteurs est la suivante:
- le gouvernement se concentre sur son rôle souverain,
- une plus grande implication du secteur privé dans la chaîne de valeur du riz et
- une approche par la demande par le biais d’une contractualisation ces acteurs le long de la chaine de valeur riz.
Avec ces premières projections, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser le document en Juin 2020. À cette fin, après les commentaires techniques, une troisième semaine de travail sera organisée.