Togo, June 2024 (French version)
De la revue annuelle du secteur rizicole du Togo (13-14 Juin 2024)
Afin d’évaluer le niveau de mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement du Riz (SNDR 2) pour en accélérer son opérationnalisation, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural (MAEDR), a organisé les 13 et 14 juin 2024 à Lomé (Hôtel Mirambeau), avec l’appui de la Coalition pour le Développement de la Riziculture en Afrique (CARD), la première revue annuelle du secteur rizicole.
Présidée par le Directeur de Cabinet du Ministère de l’Agriculture, cette réunion a réuni l’ensemble des acteurs et partenaires au développement qui ont discuté de l’évolution des indicateurs retenus par l’étude de référence sur le suivi-évaluation de la SNDR 2, sur la Matrice des Eléments d’Intervention Sous-Sectoriels (MNIS) pour déterminer les écarts entre les besoins et l’offre au sein de la chaîne de valeur du riz et comment les prendre en compte.
Les maillons de la chaine de valeur à renforcer
L’analyse de la demande et des interventions le long de la chaîne de valeur du riz, en utilisant le MNIS, a indiqué que les besoins sont bien répartis dans tous les maillons de la chaîne de valeur. Les interventions touchent certains maillons de la chaîne de valeur tels que l’accès aux intrants, l’irrigation et la gestion de l’eau, la diffusion des technologies sur le terrain, mais elles sont insuffisantes en quantité et inexistantes dans les maillons liés aux instruments politiques, au financement, à l’accès aux marchés et à la recherche. La confrontation entre l’offre et la demande montre que, de manière générale, tous les maillons de la chaine de valeur (les 9 sous-secteurs du MNIS) doivent être renforcés pour améliorer les performances de la filière rizicole afin d’atteindre l’autosuffisance à l’horizon 2030. La priorité devrait être donnée aux actions concernant :
- Amélioration de l’accès au financement tout au long de la chaîne de valeur ;
- Promotion et l’accès aux semence certifiées ;
- Recherche et diffusion des technologies climato-intelligente ;
- Irrigation et mécanisation ;
- Développement du sous-secteur des engrais (organiques et chimiques) ;
- Amélioration de la qualité et de l’accès aux marchés (mécanisme de régulation des importations).
En ce qui concerne la mise en œuvre des notes conceptuelles, il a été indiqué que sur 50 activités identifiées, environ le tiers avaient été mises en œuvre. Les activités non exécutées ayant la possibilité de l’être s’appuyant sur les différentes actions en cours, ont été identifiées et soumises aux partenaires pour un appui futur. En ce sens, les actions liées aux intrants seront soumises au financement de l’IFDC et les actions liées aux besoins politiques et institutionnels seront soumises au FRSP. Il a été également retenu d’ajouter trois nouvelles notes conceptuelles relatives aux semences, au système de suivi et d’évaluation et à la bonne gouvernance.
Légère augmentation tirée par la croissance de la production dans les bas-fonds et nécessités de l’extension des superficies rizicole sous maitrise de l’eau
L’examen des indicateurs a montré une légère augmentation de la production de 2019 à nos jours. Cette augmentation s’explique à la fois par l’augmentation des superficies et la légère amélioration des rendements suite à l’appui des projets du Ministère de l’Agriculture, en intrants et en conseil technique. Si l’on examine les données par écologie, il apparaît que l’augmentation de la production de riz est due à la croissance de la production dans les bas-fonds d’abord, qui contribue à hauteur de 55 % de la production totale, suivie de la production pluviale qui contribue à hauteur de 34 %. Ainsi, sur la base des analyses, il apparaît que pour augmenter la production et aller dans le sens de la réalisation des objectifs de la SNDR, la priorité devrait être donnée à l’intensification de la production pluviale, en particulier dans les bas-fonds, et à l’extension des superficies irriguées afin d’accroître leur contribution à la production nationale, qui s’élève actuellement à 11 %.
Evolution des indicateurs de process notamment les indicateurs RICE
Concernant les indicateurs liés à la Résilience, il apparaît que les superficies irriguées n’ont pas évolué entre 2022 et 2023 et se situe autour de 4 813 ha. La mise en œuvre du projet actuel (PATA Oti) avec 3 710 ha ainsi que l’opérationnalisation de la stratégie de développement de l’irrigation (SDAI) qui vise à étendre les surfaces irriguées de près de 2 000 ha/an pourraient améliorer la situation. En ce qui concerne l’Industrialisation, il semble que le nombre d’unités de transformation ait augmenté, et il en va de même pour les machines agricoles. Les indicateurs liés à la Compétitivité et à l’autonomisation (Empowerment) n’ont pas été suivis de près.
Sur la base des résultats des différentes analyses, il apparaît nécessaire d’accélérer le rythme de production de paddy et de riz blanc de qualité pour atteindre les objectifs. C’est pourquoi il a été décidé d’améliorer le système de suivi et d’évaluation ainsi que l’accès au financement.