Burkina Faso, September 2019 (French version)

La semaine de travail sur la révision du draft de la SNDR-II au Burkina Faso

Au Burkina Faso, les céréales constituent l’aliment de base de la population. Parmi les céréales, le riz occupe la 4ème place en termes de superficie cultivée et de production. Bien que la production ait augmenté en moyenne de 11% par an, seulement 30% de la demande intérieure de riz est couverte par la production locale. Vu l’importance stratégie du riz, il avait été décidé d’élaborer une stratégie devant permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance en riz. Après avoir élaboré un premier projet de SNDR, les Autorités Burkinabé ont décidé d’accélérer le rythme de production de paddy en passant de 350 000 tonnes à 1 000 000 tonnes en 2021. Ainsi, avec cette nouvelle volonté, l’objectif d’autosuffisance en riz devra être atteint en 2027 avec une production de 2 000 000 de tonnes de paddy et en 2030 un niveau de production de 3 000 000 de tonnes devra être atteint.

Ces nouveaux objectifs étant différents de ceux retenus dans le premier projet de SNDR, il est apparu impératif d’aligner les objectifs de la SNDR-II avec cette nouvelle volonté. Ainsi, il a été organisé dans la salle de conférence du PRP, une semaine de travail du 16 au 20 septembre 2019, dont l’objectif était de vérifier le réalisme de la nouvelle vision et de procéder à la révision du projet de NRDS II avant de sa validation.

Présidé par le secrétaire permanent du ministère de l’Agriculture, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs impliqués dans la chaîne de valeur du riz, à savoir : (i) le représentant du ministère de l’agriculture, (ii) les représentants de certains donateurs (GIZ, AGRA et JICA), (iii) les représentants des départements techniques du ministère de l’Agriculture, (iv) les membres du groupe de travail sur le riz et (v) le représentant des organisations de producteurs. 

Résultats clés / Résultat.

En termes de résultats, il convient de noter que les participants ont d’abord convenu de l’approche méthodologique à suivre pour procéder à la révision du document. Ainsi, il a été décidé de partir des investissements existants et prévus pour déterminer le niveau de production à atteindre. Sur la base des normes agronomiques et des enseignements tirés de la mise en œuvre de la SNDR-I, une approche a été proposée pour remplir le GAP. Sur cette base, il a été décidé de se concentrer sur la promotion de la riziculture irriguée et en particulier sur l’amélioration de l’accès aux semences certifiées et aux engrais. En outre, par souci de réalisme, il a été proposé de s’orienter vers une plus grande implication du secteur privé dans tous les segments de la chaîne de valeur du riz.

Les premiers résultats ont montré que la SNDR-II révisée serait mise en œuvre au cours de deux périodes allant de 2021 à 2025 et de 2026 à 2030. Durant la première période il sera d’une part promu la pleine implication du secteur privé dans les différents maillons de la chaîne de valeur et d’autre part procéder à l’accélération du rythme de production du paddy afin d’atteindre 1 million de tonnes de paddy en 2021 et 1,6 million de tonnes en 2025.

La seconde période qui va de 2026 à 2030, tout en consolidant les acquis, permettra d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2027 (avec une production de 2 millions de tonnes de paddy) et de générer un excédent de production en 2030 (avec une production de 3 millions de tonnes). Pour ce faire, il sera nécessaire de développer plus de 400 000 hectares de systèmes d’irrigation, dont près d’un quart avec une maîtrise totale de l’eau, et de mettre à la disposition des producteurs 32 000 tonnes de semences améliorées, 64 000 tonnes d’urée et 95 000 tonnes de NPK.

Avec un coût total d’environ 812,21 milliards de FCFA, le gouvernement, les donateurs, les ONG, les communautés locales et le secteur privé assureront son financement.

La mise en œuvre de la stratégie apportera de nombreux avantages en termes de développement économique et social, à savoir :

Une augmentation de la contribution du secteur du riz au PIB, qui passera de 0,3% (8 milliards) à 12% (500 milliards) ;

Une amélioration du taux de couverture de la demande nationale en riz (de 30% en 2018 à 132% en 2030) ;

Une amélioration de la balance commerciale en générant des recettes en devises équivalentes à 400 milliards de FCFA ;

Participation accrue du secteur privé grâce à la création de près de 2 000 nouvelles entreprises de traitement et au développement de près de 50 000 ha de périmètres irrigués ;

La création de près de 420 000 nouveaux emplois dans le secteur, bénéficiant principalement aux jeunes et aux femmes, ce qui représente près de 20% du nombre total de nouvelles demandes d’emploi par an :

Une amélioration des revenus des personnes à la base de la pyramide (femmes et jeunes) qui améliorera l’accès aux services sociaux de base :

La réduction des coûts énergétiques et de l’empreinte carbone grâce à la modernisation des unités de traitement, à l’utilisation de meilleures pratiques, à la promotion des énergies renouvelables et à la promotion d’équipements à faible consommation d’énergie.

Avec ces résultats, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser et de valider le document en Décembre 2019.