Guinea-Bissau, September 2019 (French version)

La premiere semaine de travail sur la revision de la SNDR en Guinee Bissau

Le riz occupe une place de choix dans les habitudes alimentaires des Bissau-guinéens. En effet, la part du riz dans les apports alimentaires est de 75%. Avec une population de 1.500.000, la Guinée-Bissau compte parmi les plus grands consommateurs de riz per capita de la sous-région Ouest-africaine, soient 130 kg de riz par personne par an.

Malgré cette importance stratégique du riz, la production nationale de riz ne répond pas à la demande réelle de la population. La demande totale de la consommation de riz en Guinée Bissau est d’environ 200.886 tonnes par an, avec une production nationale qui reste limitée à 111.096 tonnes par an. Pour combler ce gap, le pays a recours à l’importation pour un coût moyen de près de 36 millions de US dollars.

Cette situation est principalement liée à la mauvaise performance de la chaîne de valeur du riz dont les grands défis sont, entre autres, une faible productivité des systèmes de production, une transformation post-récolte inappropriée, des marchés du riz inefficace et une faiblesse des liens entre les acteurs de la chaîne de valeur.

Face à cette situation, le pays avait optée d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2020 et de dégager un stock de sécurité en 2025. Cependant, l’examen des résultats actuels montrent que ces objectifs sont loin d’être atteints ce qui explique la nécessité de procéder à la révision de la SNDR tout en demeurant réaliste.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’organisation de la première semaine de travail qui a pour objectif de procéder à la Révision de la SNDR (atelier tenu du 09 au 13 Septembre 2019).

Présidé par le directeur du Cabinet du ministère de l’Agriculture, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs impliqués dans la chaîne de valeur du riz. L’objectif de l’atelier était à la fois le lancement des activités de la CARD en Guinée Bissau et la révision de la stratégie nationale de développement de la riziculture.

 

Principaux résultats

En termes de résultats, il convient de noter que les participants ont posé un diagnostic du secteur du riz et réfléchi aux différents scénarii à mettre en place pour permettre au pays d’atteindre son objectif d’autosuffisance en riz.

Les premiers résultats ont montré que dans un premier temps, le développement des filières riz devra viser le marché et la consommation interne à travers : i) augmentation de la production et de la productivité du riz, et ii) l’amélioration de la résilience des systèmes de production.

Concrètement, il s’agira d´intensifier et de moderniser les systèmes de production par la réhabilitation et la création des aménagements hydro-agricoles, l’amélioration de l’accès aux semences certifiées, aux engrais et aux machines agricoles ainsi qu’au renforcement des capacités techniques des producteurs. La marche tendancielle vers l’autosuffisance alimentaire en Guinée-Bissau pourrait suivre la trajectoire suivante pour satisfaire les besoins en riz du pays à l’horizon 2025 :

  • 2020 : 200.000 tonnes de riz blanc
  • 2025 : 345.000 tonnes de riz blanc
  • 2030 : 500.000 tonnes de riz blanc

A la fin du programme (2030), 500.000 tonnes de riz paddy pourront être produits, ce qui correspondra à la demande. Ainsi, En 2030, l´autosuffisance en riz pourra donc être atteints. Cet objectif qui peut paraître ambitieux est légitimes et possibles si la volonté politique se confirme et si tous les Partenaires Techniques et Financiers, les Organisations Paysannes et les ONG impliqués se mobilisent autour du Ministère en charge de l´Agriculture.

Avec ces premiers résultats, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser le document en juin 2020. À cette fin, après les commentaires techniques, une deuxième semaine de travail sera organisée pour la détermination du coût et l’élaboration du plan d’action.