Niger, July 2019 (French version)

La première semaine de travail sur la révision de la Stratégie Nationale de Développement du Riz au Niger

Le riz constitue la troisième céréale après le mil et le sorgho tant du point de vue de la superficie que de la production, néanmoins la production locale joue un rôle assez réduit dans l’approvisionnement en céréales du pays (2% de la production céréalière nationale de 2018). Par contre la consommation de riz au Niger est passée de 18 kg/an/habitant (période 2010-2017) à 20,4 kg/an/habitant à partir de 2018, ce qui fait varier le besoin en riz de 257 434 tonnes en 2010 à 435 150 tonnes en 2018 (soit une progression moyenne de 22 215 tonnes/an). Pour faire face aux besoins de plus en plus accrus du riz, le Niger fait recours à l’importation. Ainsi, les importations en riz ont évolués de 144 000 tonnes en 2010 à 526 000 tonnes en 2018. Face à cette situation de dépendance en riz, le Niger ne peut que redynamiser la filière sur toute sa chaine de valeur afin de ramener ces sorties de devises à la situation normale. Pour se faire, les hautes autorités ont décidé d’accélérer le rythme du secteur afin de parvenir à l’autosuffisance en 2023 et de libérer un stock de sécurité d’ici 2030.

Pour inverser cette tendance, le Niger envisage de réviser sa stratégie rizicole afin de permettre au pays de devenir autosuffisant en riz en 2023. C’est dans ce contexte que s’est déroulée la première semaine de travail consacrée à la révision de la stratégie nationale de développement rizicole (tenue  du 22 au 26 Juillet 2019).

Présidé par le Secrétaire général adjoint du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs des maillons de la chaîne de valeur du riz au Niger. L’objectif de l’atelier était à la fois le lancement des activités d’appui CARD au Niger et l’élaboration de la nouvelle stratégie de riz.

Résultats clés / Résultat

En termes de résultats, il convient de noter que les participants ont élaboré le projet de stratégie pour le riz, qui constitue le cadre de référence pour toutes les interventions publiques en faveur du développement du secteur du riz. Son élaboration a suivi une approche participative impliquant tous les acteurs clés.

Les premiers résultats ont montré qu’il faille asseoir une architecture institutionnelle et organisationnelle transversale s’intéressant à la chaine de valeur et surtout atteindre des niveaux de production de près de 900 000 tonnes de paddy en 2023 et 1 520 000 en 2030. Pour se faire il faudra réhabiliter les 19 000 ha d’aménagement actuel et réaliser près de 50 000 ha nouveaux d’aménagements. En plus il faudra travailler à moderniser et intensifier les systèmes de productions à travers l’utilisation d’intrants respectant les normes agronomiques.

Il ressort des projections que si la stratégie en cours d’élaboration n’était pas mise en œuvre le déficit en riz représenterait 445 000 Tonnes en 2023 soit près de 250 milliards de FCFA et que ce déficit ira s’accroissant pour atteindre un niveau de 648 000tonnes pour près de 350 milliards de FCA. Par contre si la nouvelle génération est mise en œuvre, le Niger pourrait atteindre l’autosuffisance en riz en 2023 et avoir un stock de sécurité de 39 358btonnes en 2023 et de 248 700 Tonnes en 2030.

La mise en œuvre de la stratégie aura des impacts sur le développement socio-économique du pays. À cet égard, on notera une augmentation de la couverture des besoins de consommation de riz d’environ 133% d’ici 2030 et une amélioration de la balance commerciale. En outre, le secteur privé sera fortement impliqué et de nouveaux emplois seront créés dans le secteur, au bénéfice des jeunes et des femmes.

La stratégie adoptée pour la durabilité des actions mises en œuvre repose principalement sur:

(i) le gouvernement se concentre sur son rôle régalien,

(ii) une plus grande implication du secteur privé dans la chaîne de valeur du riz et

(iii) une approche de la demande par le biais d’une contractualisation ces acteurs le long de la chaine de valeur riz.

Actuellement, de nombreuses initiatives (40 projets) sont en cours ou en cours d’élaboration, ce qui permettra la mise en œuvre rapide de la nouvelle stratégie.

Avec ces premières projections, il est prévu de poursuivre le processus afin de finaliser le document en décembre 2019. À cette fin, après les commentaires techniques, une deuxième semaine de travail sera organisée pour la détermination du coût et l’élaboration d’un plan d’action.