Mali, July 2022 (French version)

Semaine de travail sur la révision de la SNDR II au Mali

 

Contexte

La première semaine de travail sur la révision de la SNDR II du Mali a été organisée à l’hôtel ONOMO, Bamako, du 04 au 08 juillet 2022. L’objectif de la semaine de travail était d’aligner la SNDR du Mali sur l’horizon 2030 correspondant à la fin de la phase II de la CARD. En effet, le Mali dispose d’une SNDR validée et ayant comme année d’achèvement 2025 et un objectif d’atteindre un niveau de 5,5 millions de tonnes de paddy en 2025, correspondant à l’autosuffisance en riz. Au vu du nouveau contexte, marqué d’une part par les nouveaux délais de la CARD (Phase II : 2019-2030) et d’autre part par des instabilités socio-politiques tant au niveau mondial (Ukraine) que national, il est apparu urgent de procéder à la révision de la SNDR. C’est dans ce contexte que le Mali a demandé et obtenu l’appui de la CARD.

Méthodologie et cérémonie d’ouverture

Présidé par le Conseiller Technique du Ministère du Développement Rural, cet atelier a vu la participation des principaux acteurs des segments de la chaîne de valeur du riz tels que des experts du Ministère du Développement Rural, de la Recherche (Institut d’Economie Rurale, IER) et des représentants d’organisations paysannes au Mali.

Le présent atelier était divisé en deux parties : une séance plénière et une séance de groupe. La session plénière était composée de (1) cérémonie d’ouverture, (2) partage d’informations générales comme l’évaluation de la mise en œuvre de la SNDR, (3) explication sur les lignes directrices de la SNDR et de l’approche RICE et (4) explication sur les actions à mener pendant la semaine de travail. La session de groupe visait à déterminer des objectifs quantitatifs réalistes à travers la chaîne de valeur du riz (RVC) et spécialement à discuter des activités à mener, en s’alignant sur l’approche RICE. 

Principaux extrants/résultats

En termes de résultats, il est à noter que les participants ont débattu et adopté les grandes lignes en termes d’objectifs quantitatifs et en termes de stratégie à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs. Ces grandes lignes doivent servir de base à la révision de la SNDR qui constitue le cadre de référence de toutes les interventions publiques pour le développement de la filière riz.

Les résultats montrent également que les objectifs quantitatifs fixés par la SNDR III, à savoir : (i) 5 523 622 tonnes de paddy en 2025 et (ii) 7 419 297 tonnes en 2030, nécessitent des efforts exceptionnels de la part du Gouvernement et de ses partenaires, avec la participation des acteurs de la chaîne de valeur riz (RVC). Pour atteindre ces objectifs, les actions à mettre en œuvre devront porter principalement sur :

  • L’amélioration de l’accès aux intrants en augmentant la quantité de nutriments fertilisants actuellement utilisés dans la filière riz de 8kg à 50kg/ha comme recommandé par la norme CEDEAO, augmenter le taux d’utilisation des semences certifiées de 25% à 50%, augmenter l’accès aux produits de lutte contre les ravageurs et/ou les mauvaises herbes et promouvoir l’utilisation d’intrants biologiques ;
  • L’augmentation des superficies rizicoles irriguées (de 22% à 77% du potentiel irrigable) ;
  • Le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs et de leur organisation ;
  • L’amélioration de la transformation et de la commercialisation ainsi que le soutien au désenclavement des bassins de production.

Plus précisément, la stratégie a été subdivisée en deux phases :

  • La première phase de 2023-2025 : Elle consiste à accélérer le rythme afin de relever les défis de productivité et de compétitivité de la filière riz au Mali, conformément à l’objectif du pays qui d’atteindre 5 523 622 tonnes de paddy en 2025. Au cours de cette phase, 524 500 ha de périmètres irrigués seront aménagés dont 58% en maîtrise totale de l’eau. En termes de superficie, il est prévu d’emblaver près de 759 320 ha de riz pluvial. De plus, 59 264 tonnes de semences certifiées, 167 778 tonnes d’urée et 213 535 tonnes de N-P-K à combiner avec des engrais organiques seront mis à disposition pour une véritable intensification de la production rizicole. En outre, des actions seront promues pour donner accès à des services mécanisés et à des techniques de transformation modernes. Toutes ces actions doivent permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance en riz.
  • La deuxième phase 2026-2030: Elle vise à aménager plus de 771 419 ha de périmètres irrigués dont 531 189 ha en maîtrise totale de l’eau. Les quantités d’intrants suivantes seront nécessaires : 63 427 tonnes de semences certifiées, 292 154 tonnes d’urée, 371 832 tonnes de NPK et 1,5 million de litres d’herbicides et 0,5 million de litres d’insecticides. En 2030, une production de 7 419 297 tonnes de paddy devrait couvrir 100% des besoins en riz du pays et dégager un excédent.
Perspectives

Avec ces résultats, un calendrier vers la finalisation de la SNDR a également été établi. Pour se faire, il est prévu d’organiser une deuxième semaine de travail avant fin novembre 2022.

Séance plénière